L’Alsace et son dialecte ont peu de poètes dont la notoriété a été bien établie. En retrouver un qui maîtrise les langues nationales et les divers parlers du Sundgau, tout en montrant une pratique excellente et solide de la versification, est exceptionnel. Le curé Heinis a de l’humour, est très humain et sait transmettre sa religion. Il mérite d’être mieux connu. Cet homme du XIX° siècle a une expression souvent en avance sur son temps.
1. La jeunesse
Jean-Baptiste Heinis a vu le jour le 30 août 1815 à Koestlach, fils de Joseph Heinis, agriculteur, et de Madeleine Unterfinger.
à sa naissance la France vient de sortir de la révolution et de l’empire. L’Evêché de Strasbourg a été vacant pendant 7 ans.
Ils sont 3 enfants : un frère aîné et une sœur. Leur père meurt très tôt et sa mère se remarie. Il a beaucoup à souffrir de son nouveau père, et fugue sous ses coups. Il fait une attaque semble-t-il d’origine rhumatismale dans sa jeunesse.
Son frère aîné, la femme et l’aînée de leurs 5 enfants meurent lors d’une épidémie, probablement de typhoïde. Les enfants sont recueillis par la sœur de Heinis, qui meurt 2 ans plus tard ; il prend alors les 4 orphelines (2) chez lui. Elles iront au pensionnat de Rouffach ; deux d’entre elles deviendront institutrices en entrant dans l’ordre de la Divine Providence de Ribeauvillé..
Il est très bon à l’école, intelligent, éveillé, joyeux et très débrouillard.
Il devient tambour de la garde nationale à Ferrette ; fort soutenu par le curé Bay et l’instituteur de la paroisse.
à 19 ans, il décide d’apprendre le Français et va à Courchenay (CH) et Porrentruy où il fait des études brillantes (fait 3 classes en 1 an).
Puis il entre au Gymnasium (Collège) d’Altkirch, là aussi il rafle tous les prix. il est particulièrement fort en mathématiques et en métrique latine.
Il a évité la conscription par tirage au sort favorable.
2. Prètrise
Grand Séminaire à Strasbourg ; a d’abord voyagé en calèche, puis sur le canal du Rhone au Rhin, enfin en train ! évêque de Strasbourg : Jean Fr. Le Pappe de Trevern, Coadjuteur : Raess
Prêtrise le 20-12-1845 à l’age de 30 ans ; 1° messe :25-12-1845
Vicaire à Oberhergheim (11 ans – Curé Wetzel) le 1er janvier 1846. S’active fort pour aider les malades lors d’une épidémie de choléra.
Curé à Pulversheim, le 10 avril 1857 . Il a pris avec lui ses 4 nièces (“der Herr mit den 4 Mädchen”)
Curé de Roppentzwiller le 1er avril 1860
Curé de Ranspach-le-Bas le 1er juillet 1867
Dès son arrivée dans la paroisse, l’abbé Heinis relance le projet d’un nouveau sanctuaire à construire appelé à remplacer l’édifice de 1755, devenu trop petit et menaçant ruine (3,4).
Le projet ne sera réalisé qu’après son départ pour la paroisse de Schlierbach, le 10 juillet 1873.
De nombreux enfants deviennent prêtres ou missionnaires. S’est beaucoup dépensé pour aider ses paroissiens lors d’une épidémie de dysenterie qui a fait de nombreux morts. Lors de la guerre de 1870 réussit à épargner des ennuis graves à ses paroissiens, qui s’en tirent bien. Participera financièrement à la réédification de l’église.
Curé de Schlierbach le 10 juillet 1873 où il tombe en pleine dissension de la paroisse : le clan de son vicaire et le sien. Cela s’arrange.
Dès son installation comme curé de Schlierbach, l’abbé Heinis se préoccupe de l’amélioration du sanctuaire (5).
Une dépense de 180 Mark est engagée le 26 mars 1875 pour des grillages aux fenêtres de l'église, dont le remplacement était nécessaire. Une indemnité de 100 Mark est votée le 23 avril 1876 “ pour indemniser le curé pour les dépenses
qu'il fera lors de la bénédiction du nouveau chemin de croix et des nouveaux autels latéraux, qui doit avoir lieu encore cette année ”. La bénédiction a lieu le 2 octobre suivant par le curé de Landser Georges Marck (6).
à cette occasion l’abbé Heinis a écrit un poème, qui sera imprimé (7).
Le 2 mars 1876, Catherine Heinis (âgée de 30 ans), Soeur Alberte, institutrice et ainée des nièces de l’abbé Heinis, décède au presbytère. Elle est inhumée à Schlierbach.
3. Au soir de sa vie, Altkirch
En 1881, il choisit de se retirer à Altkirch, auprès de Marie Anne et Marie Mélanie Heinis, deux de ses quatre nièces, dans un immeuble sis 11 rue du Château, acquis par elles en 1877.
Devient sourd et voit de plus en plus mal. Fait un voyage difficile à Einsiedeln en 1892.
Héberge souvent des séminaristes, aide le Chanoine Heinrich et s’occupe de poésie. Est très charitable. Il suit au jour le jour les travaux de la construction de la nouvelle église de Saint-Morand. Il écrit aussi un poème (8) à l'occasion de la pose de la première pierre du sanctuaire. L'abbé Heinis a payé l’autel Saint Joseph, placé dans les absidioles, l’un des sept exécutés par Metz de Gebratshofen (Wurtemberg). Une statue de la Sainte Famille et celle du Pape Pie IX y ont trouvé place (9).
En voyage à Guewenheim fait une attaque cérébrale, qui l’emportera après récidive.Jean-Baptiste Heinis est décédé à Altkirch le 17 novembre 1893 (10). Lors de son enterrement, une cinquantaine de prêtres, dont les curés-doyens de Thann, Rouffach, Kaysersberg et Hirsingue, sont présents à la cérémonie, au cours de laquelle l’abbé Joseph Gerber , curé de Kaysersberg, a fait l’éloge du disparu.
L’abbé Heinis repose au nouveau cimetière de la ville, aux côtés de ses nièces Marie Anne (1847-1939) et Marie Mélanie (1852-1936), demeurées célibataires. Par testament – en français et allemand - daté du 25 octobre 1882, il leur avait légué l’ensemble de ses biens.
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Il a toujours été attiré par la poésie. Très doué, il écrit en Allemand, en Français, et dans les différents dialectes Alsaciens, y compris le haut alémanique, à telle enseigne que dans ce cas le dialecte suit souvent celui du village où habite la personne à laquelle il s’adresse.
Sa versification est très solide, et la langue dans laquelle il écrit donne un bon tableau des parlers du Sundgau de l’époque. 128 poèmes ont été répertoriés, parfois très longs (plus de 500 vers).
L’œuvre, souvent d’une grande sensibilité, comprend des chants humoristiques et religieux, des petites histoires, un cycle sur St Morand, des poèmes de circonstances, des pièces humoristiques, des lettres versifiées, des poèmes didactiques et religieux et une pièce de théâtre en un acte. Ses poèmes donnent un aperçu assez bon de son époque, de la vie à la campagne, et de ses confrères ; il peut être caustique à ses heures.
Il a participé avec Schwartz et poussé par Hemmerlin, à écrire dans le calendrier “ der lustige Hans-Michel ”. C ‘est aussi un excellent conteur. Pas mal de poèmes retrouvés dans son héritage n’ont jamais été publiés. Dans la discussion il répondait souvent en vers.
L’ensemble de son œuvre allemande ou en dialecte est écrite en écriture gothique et en toutes petites lettres, difficiles à déchiffrer (cf :IMA HEI).
103 Sermons en Allemand ont été récupérés.
L’ensemble de ses œuvres sont classées dans un catalogue. L'œuvre retrouvée comporte environ 14000 vers.
L’œuvre poétique du curé Jean-Baptiste Heinis a été retrouvée dans les papiers de la famille Weingand – Jurascheck, héritière des nièces Heinis. Une vieille boite à gants, intitulée “vers de feu cher oncle” contenait tout ce trésor, écrit sur des petits feuillets, la plupart manuscrits et en écriture gothique, presque illisibles. Le catalogue ci-dessous comporte la totalité de l’œuvre poétique retrouvée. Par ailleurs, deux poèmes sont conservés à la Bibliothèque Municipale de Colmar (11) et un, sous un pseudonyme (12), à la B.N.U. de Strasbourg (13).
Il est probable que des recherches ultérieures permettront de compléter ou de découvrir d’autres œuvres. Un certain nombre de ses sermons sont aussi en analyse.
Epitaphe pour le curé Heinis
édité dans le journal d’Altkirch à l’occasion de sa nécrologie.
Von Gott und den Menschen geliebten Mann,
dessen Andenken ein Segen ist
(Eccl. 45)
“ So bist du denn von uns geschieden,
Du lieber, frommer Priestergreiss ;
Nun ruhe sanft in sel’gem Frieden,
Vollbracht ist deine Pilgerreis’.
Wir beten : möge Gott dir geben
Der Tugend Preiss, des Himmels Kron !
Auf Wiedersehn im bessern Leben,
Auf Wiedersehn vor Gottes Thron ! ”
Sœur Alberte Heinis
Née Catherine H. le 14-4-1845 à Koestlach
Profession : 23-8-1864
Postes occupés : 1864-1871 Hattstatt
1871-1873 Zellwiller B/R
1873-1875 Guebwiller Ste Clothilde (Sourds-Muets)
Décédée et inhumée le 2-3-1876 à Schlierbach
Marie Anne Heinis
Née le 24-8-1847
Décédée et inhumée à Altkirch en 1939
Sœur Barbara Heinis
Née Caroline H. le 31-5-1849 à Koestlach
Profession : 19-3-1867
Postes occupés : 1867-1873 Lautenbach
1873-1874 Artzenheim
1874-1875 Willer/Thur
1875-1889
Freland
1889-1900 Ribeauvillé (Verrerie)
1900-1902 Storckensohn1902-1908
1902-1909
1909-1918 Ribeauvillé – Maison Mère
Décédée et inhumée le 20-3-1918 à Ribeauvillé
Marie Mélanie Heinis
Née le 23-12-1852 à Koestlach
Décédée et inhumée à Altkirch en 1936
Marie désirait se faire sœur missionnaire, et pour cela est allée à Paris et à Chartres.
Mais elle n’a pas supporté l’éloignement de sa province natale.
Finalement Marie et Mélanie sont restées comme gouvernantes chez leur oncle et l’ont recueilli à leur domicile lors de sa retraite.
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(1) Remerciements à Jean-Louis Engel, archiviste de l’Evêché de Strasbourg
(2) Catherine (Sœur Alberte 1845-1876), Marie-Anne, Caroline (Sœur Barbara 1849-1918) et Mélanie.
(3) Ranspach-le-Bas, Histoire de notre èglise 1892-1992, page 18, s.a.
(4) En 1869, alors que se construisait l’èglise Saint-Jacques-Le-Majeur à Michelbach-le-Haut, le prÍtre fit venir son architecte, M. Risler, à Ranspach-le-Bas. Les fonds disponibles avoisinaient les 20.000 Francs. Au lendemain des pourparlers avec l’architecte mulhousien, le curé Heinis était désireux de communiquer son projet à ses paroissiens. Le dimanche suivant, il les invita, à l’issue de l’office, de ne pas quitter l’èglise. Seules deux ou trois personnes restérent assises dans la nef, les autres quittèrent l’èglise et suivirent les débats par les fentes de la porte d’entrée !
Il a écrit un poème à l'occasion de la pose de la première pierre de l’èglise de Ranspach-le-Bas, le 18 avril 1892 (n° 47 du catalogue qui suit), mais n'était pas présent à la fête.
(5) Communication de Constant Kiener (Schlierbach)
(6) Il lui a fallu l'autorisation de l'évêché dont voici le texte traduit du latin par le curé Martin, l’un de ses successeurs :
“André RAESS, par la miséricorde divine et la grâce du Siège apostolique, Evêque de Strasbourg Salut dans le Seigneur à tous les lecteurs de la présente.
Pour l'augmentation et la propagation de la dévotion dans ces jours, partout et toujours, par laquelle la mémoire de la Passion du Seigneur est rappelée, ainsi que par les prières du R. Père Jean Heinis Curé à Schlierbach, nous lui accordons volontiers, par la force de l'Indult du 15 juin 1855, la faculté d'ériger dans son église des stations dénommées Chemin de Croix ou Chemin du Calvaire, et leur Croix, et de les bénir avec les Indulgences correspondantes, soit par lui-même soir par d'autres prêtres du diocèse. Compte tenu des présentes nous lui imposons et accordons que le jour de la bénédiction solennelle, quel que soit le dimanche du mois où le pieux exercice du Chemin de Croix a lieu, la dévotion ayant été faite, de bénir le peuple avec le St Sacrement exposé.
Strasbourg le 23 août 1876 ”
(7) le n° 23 du catalogue
(8) le n° 34 du catalogue
(9) Saint-Morand, page 92
(10) D’après Charles Kieffer, il est décédé comme curé de Schlierbach !
(11) les numéros 22 et 43 du catalogue
(12) Vom alte’ lustige Hans-Michel’ sim Stiefbrueder
(13) le n° 22 du catalogue
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Ein Elsässischer Dichter,
der wieder entdeckt wurde.
Johann Baptist Heinis (1815-1893)
Das Elsass hat wenig berühmte Dichter, die durch den Gebrauch des elsässischen Dialektes, berühmt wurden, hervorgebracht. Es ist ungewöhnlich, dass man einen findet, der die nationalen Sprachen ebenso wie verschiedene Dialekte aus dem Sundgau beherrscht, und zu dem noch eine gute und wohlgefällige Metrik hat.
Pfarrer Heinis hat Humor, ist sehr mitfühlend und versteht es seine Religion zu übertragen. Er hätte es verdient, besser bekannt zu sein. Dieser Pfarrer aus dem 19. Jahrhundert äußert sich oft in einer Ausdrucksweise, die seiner Zeit vorauseilt.
Biographie: (1)
1. die Jugend
Johann Baptist Heinis wurde am 30. August 1815 in Koestlach geboren; er war der Sohn von Joseph Heinis, Landwirt, und Madeleine Unterfinger. An seiner Geburt kam Frankreich gerade aus der Revolution und der Herrschaft von Napoleon I heraus. Das Bistum von Straßburg war seit sieben Jahren ohne Bischof.
Sie sind drei Kinder: er hat einen älteren Bruder und eine Schwester. Der Vater stirbt frühzeitig und seine Mutter verheiratet sich wieder. Er muss viel leiden unter seinem Stiefvater und dessen Hieben. In seiner Jugend litt er vielleicht unter einem Rheumaanfall.
Sein älterer Bruder, dessen Frau und die älteste der fünf Kindern sterben durch eine Seuche, wahrscheinlich Typhus. Die Kinder werden von Heinis Schwester aufgenommen, doch auch diese stirbt zwei Jahre später. Heinis nimmt so die vier Weisenmädchen auf.(2) Sie werden ins Internat von Rouffach. geschickt Zwei von ihnen treten ins Kloster der Divine Providence von Ribeauvillé ein und werden Lehrerinnen.
Heinis ist ein guter Schüler, intelligent, aufgeweckt, fröhlich und er weiß sich zu helfen. Er wird Trommler bei der Bürgerwehr von Pfirt. Der Pfarrer Bay und der Lehrer der Pfarrei unterstützen ihn vorzüglich. Als er 19 Jahre alt ist, beschließt er Französisch zu lernen und geht nach Courchenay und Porrentruy (Schweiz) und studiert mit großem Erfolg. (Drei Klassenstufen absolviert er in einem Jahr.) Danach tritt er ins Gymnasium von Altkirch ein und erhält alle Preise. Er ist besonders gut in Mathematik und lateinischer Metrik.
Der Wehrpflicht ist er entgangen, da er Glück bei der Auslosung hatte.
2. Priesterstand :
Großes Seminar in Straßburg. (Zuerst fuhr er mit einer Kutsche, dann auf dem Kanal vom Rhein zur Rhône, und schließlich mit dem Zug bis nach Straßburg.
Bischof von Straßburg: Jean François le Pappe von Trevern. Koajutor: Raeß
Priesterweihe am 20.12.1845 , als er 30 ist. Erste Messe am 25.12.1845.
Vikar in Oberbergheim. (11 Jahre lang bei dem Pfarrer Wetzel) ab Januar 1846. Er betreute aufopfernd Kranke während einer Cholera-Seuche.
Farrer von Pulversheim, am 10. April 1857. Er hat seine vier Nichten aufgenommen. (“der Herr mit den 4 Mädchen“).
Pfarrer von Roppentzwiller am 1. April 1860
Pfarrer in Niederranspach am 1. Juli 1867.
Sobald er in die Pfarrei kommt, nimmt er sich vor eine neue Kirche zu bauen, um die Kirche von 1755, die zu klein und baufällig ist, zu ersetzen.(3,4.)
Dieses Projekt wird jedoch erst nach seinem Wechsel nach Schlierbach im Juli 1873, verwirklicht.
Zahlreiche seiner Pfarrkindern werden Priester oder Missionare. Er hat sich viel Mühe gegeben, um ihnen behilflich zu sein vor allem während einer Ruhrseuche, die viel Leute dahinraffte.
Pfarrer von Schlierbach wurde er am 10. Juli 1873. Zeit der Meinungsverschiedenheiten in der Pfarrei. Zwei Clique bilden sich. Die des Vikars und die seine; aber alles kommt wieder in Ordnung. Gleich als er als Pfarrer eingesetzt wird, versucht er die Kirche zu renovieren.(5)
Am 26 März 1875 wird eine Summe von 180 Mark bewilligt, um Gitter der Kirchenfenster zu ersetzen, was dringend war. Eine Summe von 100 Mark wird am 23. April 1876 erwähnt, um den Pfarrer für die Unkosten zu entschädigen, die er bei der Einweihung des neuen Kreuzweges und der neuen Seitenaltären haben wird. Die Einweihung findet, laut Pfarrer Georg Marck von Landser am 2. Oktober statt.(6)
Zu diesem Anlass hat der Pfarrer Heinis ein Gedicht geschrieben, das gedruckt wurde.(7)
Am 2. März 1876 stirbt, im Pfarrhaus im Alter von 30 Jahren, Catherine Heinis, Schwester Alberte, Lehrerin, die älteste der Nichten Pfarrers Heinis. Sie ist in Schlierbach begraben.
3. Am Abend seines Lebens, in Altkirch.
1881 beschließt er sich nach Altkirch, zu seinen Nichten, Marie Anne und Marie Melanie Heinis, zurückzuziehen, in ein Haus, das seine Nichten im Jahre 1877 erworben haben, und das sich in der Schlossstraße 11 befindet. Er wird taub und sieht immer schlechter. Im Jahre 1892 macht er eine mühsame Reise nach Einsiedeln. Er beherbergt oft Seminaristen, hilft dem Ehrendomherrn Heinrich aus und dichtet.
Er ist sehr freigebig. Er verfolgt Tag für Tag die Bauarbeiten der neuen Kirche in Sankt Morand .Er schreibt ein Gedicht (8) zum Anlass der Grundsteinlegung der Wahllfahrtskirche in Sankt Morand . Der Pfarrer Heinis stiftete den Altar Sankt Joseph. Er steht in einer Chorkapelle und ist einer der sieben, die vom Steinmetz von Gebrazhofen (Württemberg) gefertigt wurde. Eine Statue der heiligen Familie sowie ein Bild von Papst Pius dem IX befinden sich ebenso darin. (9) Als er nach Guewenheim reist, erleidet er einen Schlaganfall; der zweite Anfall rafft ihn dahin.
Johann Baptist Heinis starb am 17. November 1893 in Altkirch .(10) Zu seinem Begräbnis kamen etwa fünfzig Priester; darunter die Dekane von Thann, Rouffach, Kaysersberg und Hirsingen. Joseph Gerber, Pfarrer von Kaysersberg hat die Grabrede für den Verstorbenen gehalten.
Der Pfarrer Heinis ruht im neuen Friedhof der Stadt, neben seinen Nichten, Marie Anne (1847-1939) und Marie Melanie (1852-1936), die beide ledig geblieben sind. In seinem Testament, auf Französisch und auf Deutsch niedergeschrieben, (am 25 Oktober 1882,) hatte er ihnen sein ganzes Vermögen hinterlassen.
II Der Dichter
Die Dichtung zog ihn schon immer an.. Er war sehr begabt und schreibt auf Deutsch, Französisch und den verschiedenen elsässischen Dialekten, ebenso Hochalemannisch, so schreibt er oft im Dialekt des Dorfes, in dem sein Briefpartner wohnt.
Seine Metrik ist fundiert und die Sprache, die er gebraucht, spiegelt die verschiedenen Redensarten des Sundgaues in jener Zeit wieder. 128 Gedichte sind gefunden worden; einige sind sie sehr lang, haben mehr als 500 Verse.
Das Werk zeugt oft von einer großen Feinfühligkeit, es enthält humorvollen und religiösen Lieder, kleine Geschichten, einen Zyklus über Sankt Morand, Gelegenheitsgedichte, Briefe in Gedichtform, Lehrgedichte und religiöse Gedichte sowie ein Theaterstück in einem Aufzug. Seine Gedichte spiegeln seine Epoche wieder, zeichnen ein Bild vom Leben auf dem Land und vom Leben seiner geistlichen Mitbrüder, oft mit beißendem Humor.
Angespornt von Hermmerlin, hat er mit Schwartz an der Redaktion vom Kalender „Der lustige Michel“ teilgenommen.
Es ist ein sehr guter Erzähler. Eine gewisse Anzahl seiner Gedichten, die in seiner Hinterlassenschaft gefunden worden sind, wurden noch nie veröffentlicht. Anlässlich eines Disputs antwortete er oft in Versen.
Das gesamte Werk auf Deutsch oder Dialekt ist in ganz kleinen Buchstaben der gotischen Schrift (Spitzschrift) geschrieben. Sie sind schwer zu entziffern
103 auf Deutsch geschriebenen Predigten sind gefunden worden. Das Gesamtwerk ist katalogisiert worden. Es besteht aus ca. 14 000Versen.
II Die Wiederentdeckung
Das poetische Werk des Pfarrers Johann Baptist Heinis wurde in dem Nachlass der Familie Weingand- Jurascheck, Erben von Heinis Nichten, wieder gefunden .Eine alte Handschuhschachtel mit der Aufschrift „Vers de feu cher oncle“, Verse des verstorbenen, geliebten Onkel, enthielt den ganzen Schatz, geschrieben auf ganz kleinen Blättern, meistens handgeschrieben in gotischer Schrift, fast unlesbar. Das folgende Verzeichnis enthält
das gesamte wieder gefundene poetische Werk. Zwei der Gedichte sind in der Bibliothek der Stadt Colmar aufbewahrt,(11) und eins, unter einem Pseudonym (12), in der Staatlichen Universitätsbibliothek von Straßburg.(13)
Es ist möglich, dass künftige Nachforschungen weitere Werke zu Tage bringen .Eine gewisse Anzahl seiner Predigten werden noch geprüft.
Grabschrift des Pfarrers Heinis
In der Zeitung von Altkirch, anlässlich seiner Todesanzeige.
Von Gott und den Menschen geliebten Mann,
dessen Andenken ein Segen ist (Eccl. 45)
“So bist du denn von uns geschieden,
Du lieber, frommer Priestergreis;
Nun ruhe sanft in sel’gen Frieden,
Vollbracht ist deine Pilgerreis’.
Wir beten: möge Gott dir geben
Der Tugend Preis, des Himmels Kron
Auf wiedersehn im bessern Leben
Auf wiedersehn vor Gottes Thron.“!
IV Seine Nichten
Schwester Alberte Heinis
Als Catherine Heinis geboren am 14.4.1845 in Koestlach
Gelübde : 23.8.1864
Stellen: 1864-1871 Hattstatt
1871-1873 Zellwiller (Nieder Rhein)
1873-1875 Guebwiller, Ste Clothilde (Taub- Stummenanstalt)
gestorben und begraben in Schlierbach am 2-.3-1876
Marie Anne Heinis
Geboren am24-8-1847
Gestorben und begraben in Altkirch 1939
Schwester Barbara Heinis
Geboren als Caroline Heinis am 31-5-1849 in Koestlach
Gelübde:19-3-1867
Stellen:1867-1873 Lautenbach
1873-1874 Artzenheim
1874-1875 Willer/Thur
1875-1889 Freland
1889-1900 Ribeauwillé
1900-1902 Storkensohn
1902-1909
1909-1919 Ribeauvillé (Mutterhaus)
Gestorben und begraben in Ribeauvillé begraben am 20-3-1918
Marie Melanie Heinis
Geboren am 23-12 1852 in Koestlach
Gestorben und begraben in Altkirch 1936
Marie wollte Ordenschwester in der Mission werden; zu diesem Zweck ging sie nach Paris und Chartres. Aber sie konnte die Entfernung von ihrer Heimat nicht ertragen.
Marie Anne und Melanie sind bei dem Onkel als Haushälterinnen geblieben und haben ihn in ihrem Haus aufgenommen als er in den Ruhestand trat.
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(1) Wir danken Jean Louis Engel, Archivar des Bistums von Straßburg
(2) Catherine (Schwester Alberte 1845-1876), Marie-Anne, Caroline (Schwester Barbara 1849-1918) et Mélanie.
(3) Ranspach- le-Bas, Geschichte unserer Kirche 1892-1992, S. 18,
(4) Im Jahre 1869, als die Kirche Sankt Jacobus der Ältere von Michelbach-le-Haut gebaut wurde, ließ Heinis den Architekten, Herrn Risler, nach Ranspach-le-Bas kommen. 20 000 Francs ungefähr standen zur Verfügung. Nach den Besprechungen mit dem Architekten, wollte der Pfarrer Heinis sein Vorhaben seinen Pfarrkindern ankündigen. Am folgenden Sonntag forderte er sie am Ende des Gottesdienstes auf, die Kirche nicht zu verlassen. Nur zwei oder drei Personen blieben im Schiff sitzen, die anderen verließen die Kirche und verfolgten die Debatten durch den Spalt der Kirchentür!
Anlässlich der Grundsteinlegung der Kirche von Ranspach - le-Bas, am 18 April 1892 hat er ein Gedicht geschrieben (N°47 des Verzeichnisses) doch wohnte er der Feier nicht bei.
(5) Mitteilung von Constant Kiener (Schlierbach.)
(6) Er brauchte die Erlaubniss des Bischofs dazu; der Text vom Pfarrer Martin, einem Nachfolger,aus dem Latein übersetzt, lautet:
André Raess, durch die Barmherzigkeit Gottes und die Gnade des Heiligen Stuhles, Bischof von Straßburg, grüßt im Herrn alle Leser des folgenden Briefes. Um in diesen Tagen überall und für immer die Andacht zu erhöhen und mehr verbreiten, durch welche die Erinnerung an die Leiden Christi wachgehalten, so wie auch auf die Bitte des ehrwürdigen Johann Heinis, Pfarrer von Schlierbach, gewähren wir ihm gern die Erlaubnis in seiner Kirche die Leidensstationen zu errichten, so wie die zugehörigen Kreuze und sie selbst oder durch einen Priester des Bistums zu segnen, mit den entsprechenden Ablässen.
Infolge dieser Umstände gestatten wir, dass er am Tag der feierlichen Einweihung, an einem Sonntag, an welchem der pietätvolle Kreuzweg stattfindet, nach dieser Andacht, das Volk zu segnen mit dem Ausgesetzten Allerheiligsten.
Straßburg, den 23. August 1876
(7) N° 23 des Verzeichnisses
(8) N°34 des Verzeichnisses
(9) Sankt-Morand, Seite 92
(10) Nach Charles Kieffer ist er als Pfarrer von Schlierbach gestorben.
(11) N° 22und 43 des Verzeichnisses
(12) Vom alten lustigen Hans-Michel sim Stiefbrueder
(13) N°22 des Verzeichnisses.